La maison d’Antonin Bonnet, Quinsou, est un modèle de calme – on la dirait presque « dépouillée ». Nulle fioriture dans cette salle en longueur avec son grand miroir piqué et ses tables de bois. Reposant. Comme la cuisine d’Antonin Bonnet, où rien n’est inutile. Une cuisine en apparence brute mais en réalité infiniment travaillée, précise, limpide, raffinée. Une cuisine à l’image du chef : un homme tranquille, farouche, aux mots pesés, qui ne se départit jamais de son apparente tranquillité. Une sorte d’énigme ? Je ne connais pas très bien Antonin Bonnet, mais j’aime sa cuisine. Et ça me suffit.
Pourquoi ai-je parlé, en titre, de calme retrouvé ? Antonin Bonnet, c’était Le sergent recruteur, un excellent restaurant qui a sombré avec le projet « jeune rue » qui, on le sait, vira au fiasco. Mais ça, c’était avant. Et Antonin a voulu aller de l’avant…
Nous sommes allées déjeuner chez Quinsou, à trois. Trois femmes. Et nous avons aimé. Beaucoup.
En photos – et un peu de texte quand même –, notre déjeuner, juste histoire de vous mettre l’eau à la bouche.

Œuf mollet, soupe d’ortie, épinards, radis, oseille, et petite surprise cachée entre œuf et feuille, une fine tranche de lard fondant, tout blanc, extrêmement parfumé.

Lieu jaune, pommes de terre fumées & émulsion de beurre noisette : la cuisson du lieu, parfaite, les chénopodes, délicieux, pommes de terre fumées irrésistibles, émulsion exquise. Et le plus : l’ail des ours – sa tige sous le poisson et, caché entre les pommes de terre, le bulbe de l’ail, délicieusement frais et croquant.

Et mention très bien pour le pain fait maison avec la farine de Roland Feuillas.
Quinsou
33 rue de l’Abbé Grégoire
75006 Paris
Tel. : + 33 1 42 22 66 09
Du mardi au samedi.